Les laboratoires US de guerre biologique à l’origine de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest
Par Francis A. Boyle
Mondialisation.ca, 30 octobre 2014
ilfattoquotidiano
Voici la retranscription en français de lʼinterview récente du spécialiste en guerre
biologique, Francis Boyle(*), auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet des armes
biologiques américaines, dont celui paru en français aux Editions Demi Lune
“Guerre biologique et terrorisme“.
Lʼenregistrement audio de cette émission se trouve ici : http://prn.fm/canthappening-
102214/
* * *
T R A N S C R I P T I O N
David Lindorff (du site ThisCantBeHappening) : Nous avons lʼhonneur dʼaccueillir
sur notre antenne le juriste (lawyer) Francis Boyle, qui sʼest distingué en portant
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« Le savoir c’est une arme : armons‐nous vite ! »
plainte auprès dʼun tribunal de Malaysie contre George W. Bush et Dick Cheney
pour Crime contre lʼhumanité. Il va nous parler de lʼépidémie dʼEbola en Afrique
de lʼOuest. Il a une opinion assez sinistre sur cette affaire. Francis, vous êtes là ?
Francis Boyle : Merci beaucoup David de mʼavoir invité. Pour contextualiser cette
conversation, je suis celui qui a écrit le brouillon de la loi anti-terroriste contre les armes
biologiques (Biological weapons anti-terrorism act) en 1989. Les États-Unis ont mis en
place cette loi au titre de la Convention sur les armes biologiques, qui a été votée à
lʼunanimité par les deux chambres du Congrès US et mise en application par George W.
Bush, et vous pouvez lire tous les détails dans mon livre « Guerre biologique et
terrorisme », tout y est documenté…
DL : Dʼaccord. Cʼest évidemment un sujet que vous connaissez très bien, et jʼai lu
une interview de vous par une chaine grecque, qui était assez surprenante, où
vous dites que cette épidémie nʼest pas ce quʼon dit, avec cette histoire de
chauves-souris qui sont venues par les airs depuis le Zaïre, et quʼil sʼagirait ici
dʼune variante de lʼ « Ébola du Zaïre » ce qui est curieux, car le Zaïre est à plus de
3500 km de là. De quoi sʼagit-il à votre avis ?
FB : Oui. Entre nous, toute cette histoire ne tient pas debout. Le gouvernement américain
possède trois laboratoires BSL-4 (Bio Safety Lab niveau 4). Un en Guinée, un au Libéria,
un en Sierra Leone, au coeur de lʼépidémie en Afrique de lʼOuest. Et ces laboratoires
BSL-4 font toutes sortes de recherches plus effrayantes les unes que les autres sur les
armes biologiques.
DL : Pourquoi sont-ils situés dans ces pays ?
FB : Parce que la Guinée nʼa pas signé la Convention sur les Armes biologiques, le
Libéria non plus. La Sierra Leone lʼa signée, mais cʼest une colonie britannique. Jʼavais
dʼailleurs contesté dès 1988 le programme du Pentagone de recherche sur la Defense
biologique (Biological Defense program) – et vous pouvez le lire dans mon livre, et leur
avais demandé pourquoi ils conduisaient cette « double recherche », offensive et
défensive, sur les armes biologiques au Libéria – qui à lʼépoque était une dictature
militaire sous le joug du Capitaine Doe soutenu par la CIA – en contournant ainsi la
Convention sur les armes biologiques. Jʼai tout ici, dans un document du gouvernement
US intitulé « Biological Defense program », et vous trouverez tout ça dans mon livre :
le Center for Desease Control (CDC) menait des recherches dans le domaine biologique
pour le Pentagone, en Sierra Leone, déjà en 1988, et probablement même avant ça, car
il a fallu construire le laboratoire. De plus, la Columbia Universitymenait aussi des
travaux dans le domaine des armes biologiques (Bio warfare) pour le Pentagone, au
Libéria, dès 1988. Cʼest celui que jʼavais contesté en parlant de contournement des
termes de la BWC (Bio-Weapons Convention, ou Convention sur les armes biologiques).
Voyez-vous David, tout ceci nʼest quʼune vaste opération de camouflage par le CDC. Ils
sont plongés jusquʼau cou dans ces horribles travaux de recherche sur les armes
biologiques depuis au moins 1988.
DL : Vous avez parlé de « double recherche », pouvez-vous préciser ?
FB : Bien, voilà ce qui se passe : pour pouvoir justifier ces travaux effrayants, si vous
lisez les contrats, et jʼai pu en lire un avant que tout ne soit classifié, vous y lisez : “Il
pourrait y avoir cette terrible forme de maladie émergente, et nous devons développer un
vaccin pour cela. Et donc, nous allons commencer à travailler sur ce virus, il est possible
que nous ayons à le modifier génétiquement et…”
DL : – (lʼinterviewer a un rire nerveux)
FB : Non David, ne riez pas, jʼai lu ces documents…
DL : Cʼest un rire nerveux, cʼest que je suis horrifié !
FB : …au début des années 1980, sous lʼadministration Reagan, au moment où jʼai pris
connaissance de tout ça, « et par conséquent, nous devons le modifier génétiquement,
ou faire une chose de ce genre, pour créer un vaccin et protéger tout le monde. » Cʼest
ce qui était écrit, et ils font ça pour tous les virus : Lʼébola, la fièvre hémorragique,
etc… Si vous ne me croyez pas, lisez lʼédition du New York Times de vendredi dernier,
où lʼadministration Obama a essayé dʼenterrer tout ça. Obama y déclare : « Notre
politique officielle est désormais dʼarrêter ce type de recherche ». Ce qui revient à
admettre quʼils en faisaient.
DL : Cʼétait vendredi dernier ?
FB : Oui, le New York Times de vendredi dernier. Cela revenait donc à admettre quʼils en
faisaient ce genre de recherches jusquʼà vendredi dernier au moins. Et si vous jetez un
oeil sur la liste de ces recherches, le virus Evola nʼy figure pas. Pourquoi ? Cela ne
signifie pas quʼils ne faisaient pas de « double recherche » sur lʼEbola. Toutes ces
informations sont publiques. Si Ebola avait été sur la liste vendredi, les gens auraient
demandé : mais que faisiez-vous avec ce virus Ebola ? Okay ? Cet article de vendredi
dans le New York Times, cʼest un peu le « Smoking Gun» [la preuve irréfutable - NdT],
puisquʼObama admet que les USA ont mené ce genre de recherches. Et en consultant la
documentation, jʼai pu remonter jusquʼà lʼadministration Reagan, avec ces
néoconservateurs qui sont arrivés au pouvoir et qui voulaient des armes biologiques. Et
vous pouvez aussi lire le document du PNAC [Project for the New American
Century, traduit en français ici] en 2000, ces mêmes néoconservateurs de lʼère Reagan
qui écrivaient clairement vouloir développer des armes biologiques. Ils sont revenus au
pouvoir avec Bush Junior, et ils ont poursuivi dans cette voie. Les néocons voulaient ces
armes biologiques, et je pense que ça a vraiment commencé sous Reagan et ça a
continué depuis. La deuxième administration Reagan lʼa fait aussi, pas la première, mais
2e très certainement, sous lʼinfluence de ce Richard J. Danzig qui est maintenant aux
Conseils dʼadministration de ces sociétés “Big Pharma”, et qui a établi des accords
(bundle) en violation du Foreign Exchange (FX) and Governement Act.
DL : A-t-on la preuve que la souche du virus Ebola qui sévit en Afrique de lʼOuest
a été génétiquement modifiée ?
FB : Laissez-moi vous dire ceci : toutes les précédentes épidémies dʼEbola en Afrique
avaient été circonscrites, avec un taux de mortalité de 50%. Celle-ci nʼest pas « contenue
» et a un taux de mortalité de 70%. Cela me fait dire que nous avons affaire à un
organisme génétiquement modifié, ou OGM. Nous savons que ce type de travaux était
conduit à Fort Detrick. Il y a aussi ce Docteur Kawaoka à lʼUniversity du Wisconsin de
Madison, il a admis sur sa page Web avoir modifié génétiquement le virus Eola pour le
rendre plus violent. Il a aussi ressuscité le virus de la grippe espagnole, pour le
Pentagone.
DL : Doux Jésus…
FB : Il a aussi fait des recherches très poussées sur la grippe, y compris en modifiant
génétiquement le virus H5N1, ce virus de la grippe si dangereux qui a sévi lors de
lʼépidémie du SRAS [SRAS -Syndrome respiratoire aigu sévère – NdT]. Et le tout était
financé par le Pentagone ou bien le National Institute of Health (NIH), ou par le CDC. Ces
travaux étaient si dangereux quʼil avait dû transférer son laboratoire du Wisconsin vers le
Winnipeg au Canada. Mais peut-être que les Canadiens ont dit « allez-vous-en dʼici, on
ne veut pas de vous ici, cʼest trop dangereux pour nous », je ne sais pas. Ce que lʼon
sait, cʼest que le laboratoire BSL-4 Kanema de lʼUniversité de Tulane était impliqué. Nous
savons quʼils font ce type de recherches sur les armes biologiques depuis longtemps. [Le
laboratoire US de] Fort Detrick était impliqué aussi. Ils sont connus également depuis
longtemps pour conduire ce genre de recherches, y compris sur le virus Ebola. Les trois
laboratoires que jʼai cités ont tous été mis en place par lʼUSAID, qui nʼest rien dʼautre
quʼune organisation servant de couverture pour la CIA. Je suis juste en train dʼessayer de
relier tous ces points entre eux, sur la base des informations que jʼai pu récolter sur ces
armes biologiques, depuis si longtemps, depuis mes études à lʼuniversité de droit à
Harward, et je me suis intéressé professionnellement à la question, puisque jʼai été
appelé à défendre le Council for Responsible Genetics au début des années 1980, dans
leur Comité sur les armes biologiques, etc…
DL : Êtes-vous en train de suggérer que cette épidémie a été déclenchée
délibérément, ou bien sʼagit-il selon vous dʼun accident, le virus leur aurait
échappé sans quʼils le veuillent ?
FB : Vous savez David, si vous allez sur le site Web du Ministère de la Santé de la Sierra
Leone – cʼest une information publique – ils ont fermé le BSL-4 de Kanema cet été et ont
affirmé que cʼétait la source de lʼépidémie Ebola, car Tulane et dʼautres laboratoires
administraient des vaccins aux gens.
DL : Vous voulez dire, au personnel des laboratoires ?
FB : Non, aux gens, aux Africains de lʼOuest. Sur une large échelle.
DL : Mais alors il y a un vaccin ?
FB : Ils disent que cʼest un vaccin, mais ce dont il sʼagit, cʼest un virus Ebola vivant. Ils
ont affaire à un virus Ebola vivant pour ce soi-disant vaccin.
DL : (rire nerveux du journaliste)
FB : De plus, nous savons que le NIH, a travaillé avec le CDC, depuis un certain temps
pour combiner le virus vivant dʼEbola avec celui du « rhume commun ».
DL : Mon Dieu. Mais pourquoi font-ils ça ? Comment justifient-ils cela ?
FB : Mais pour développer un vaccin, David.
DL : Cʼest comme ça quʼils lʼexpliquent ?
FB : Eh oui, cʼest tout ce quʼils peuvent dire. Et donc, si vous mettez ensemble le virus
vivant dʼEbola avec celui du rhume, vous obtenez quelque chose qui est aussi
contagieux que le rhume commun, mais pas autant que la grippe. Et ça pourrait bien être
ce à quoi nous avons affaire ici. Ce vaccin, ou appelez-le comme vous voulez, avec
lʼEbola vivant et le rhume commun, a été injecté à une vaste population en Sierra Leone,
et peut-être au Libéria, et cʼest cela lʼorigine de lʼépidémie, mais ne me croyez pas sur
parole et allez voir le site Web du Ministère de la Santé de la Sierra Leone, et vous
verrez que cʼest leur conclusion sur ce qui arrive aujourdʼhui, et cʼest pour cela quʼils ont
ordonné la fermeture du laboratoire américain BSL-4 cet été.
DL : Est-ce pour cela quʼils sont contents que les Cubains soient venus, plutôt
que de voir les Américains arriver ?
FB : Le problème cʼest quʼaucun Américain ne veut y aller, parce quʼils savent que les
USA sont derrière tout ça. Si vous regardez ce quʼils appellent le « projet dʼaide », cʼest le
vide total. Cʼest simplement une vaste mise en scène pour faire croire quʼils font quelque
chose, alors quʼen réalité ils ne font pratiquement rien.
DL : Les USA nʼont dʼailleurs envoyé aucun médecin là-bas, seulement des
soldats, nʼest-ce pas ?
FB : Exact. Et la raison est claire. La semaine dernière il y avait une réunion à Kanema,
en Sierra Leone, avec des représentants de toutes ces organisations gouvernementales
internationales, et la décision a été prise dʼabandonner ces gens à leur sort. Pas de
traitement…
DL : Oui jʼai lu ça, il faut juste les laisser se soigner eux-mêmes.
FB : Ils les renvoient à la maison avec du simple Tylénol (Doliprane). Ils sont désormais
livrés à eux-mêmes, et ce à quoi nous assistons est seulement une mise en scène pour
faire croire que les USA font quelque chose, alors quʼils ne font rien. Les Cubains se sont
montrés très héroïques vu la situation. Lʼorganisation Médecins sans frontières est là
aussi, et certaines ONG privées également. Mais toutes les organisations
gouvernementales sont absentes, en fait elles nʼont jamais voulu sʼen mêler, car elles ont
réalisé que derrière lʼépidémie, il y avait la recherche US sur les armes biologiques, et
quʼil nʼy avait pas grand-chose à faire, et que tout ce qui restait à faire cʼétait de laisser
tout cela se consumer tout seul.
DL : Ce que vous dites est vraiment convaincant et me suggère deux choses. La
première est la suivante : bien que le milieu de la médecine inclut beaucoup de
gens très motivés sur le plan de lʼaide humanitaire, pourquoi nʼavons-nous eu
aucun “whistle blower” (lanceur dʼalerte) sur ce sujet ? Cela semble si scandaleux
et dégoutant que quelquʼun aurait dû lancer lʼalerte, non ?
FB : David, si vous regardez au cours de toutes ces années, et ces informations sont du
domaine public, il y a environ 27 ou 28 microbiologistes qui sont morts.[1]
DL : Oui jʼai lu ça.
FB : 27 ou 28 microbiologistes morts. Je pense que ces chercheurs ont menacé de
sonner lʼalarme sur ces programmes aussi dangereux quʼillégaux de recherches
américaines sur les armes biologiques, et on les a tués. Et cʼest pour cela que nous
nʼavons pas de lanceurs dʼalerte ici, parce quʼils seraient tués eux aussi. Je crois que
cʼest clair.
DL : Oui jʼai lu à ce sujet, la liste est impressionnante. Et il y a des histoires
bizarres de personnes qui arrêtent leur voiture au-dessus dʼun pont et qui
sautent.
FB : Des histoires souvent ridicules. Et je crois que tous ces microbiologistes, plutôt que
de sonner lʼalarme, ils sont allés voir leur supérieur, au CDC ou ailleurs. Cette information
a suivi son chemin et on les a éliminés. Cʼest pour cela que nous nʼavons pas de whistle
blowers. En fait nous en avions, mais ils sont tous morts, avant quʼils nʼaient pu lancer
lʼalerte.
DL : Avez-vous publié vous-même sur ce sujet et sur les documents dont vous me
parlez ? Ou bien comptez-vous le faire ?
FB : Jʼai donné des interviews. Nous avons envoyé des communiqués de presse, à
lʼInstitute for Public Accuracy, et jʼai donné aussi des interviews. Jʼai travaillé sur dʼautres
sujets depuis le début de cette crise, mais si vous allez sur Internet, vous verrez que je
suis un peu partout…
DL : Oui, jʼai vu ça. Mais pas dans les grands médias, évidemment.
FB : Évidemment, quelquʼun a donné lʼordre de ne pas mʼinterviewer, et dʼailleurs, après
les attaques à lʼanthrax dʼoctobre 2001, jʼai été le premier à dire quʼil sʼagissait dʼanthrax
militarisé (weaponized anthrax) provenant dʼun laboratoire gouvernemental américain.
Ce qui fut confirmé plus tard. Mais personne ne mʼa interrogé. Je crois que jʼai donné en
tout et pour tout trois interviews. Une à FoxNews, à Boston, jʼai donné une conférence à
Harvard, et une interview à la BBC, et à une chaine de la Pacific à Washington. Je parle
de tout ça dans mon livre. Cela sʼest passé dans les tout premiers jours après les
attaques, et après plus rien. Le grand silence. Plus personne nʼa parlé avec moi. Plus
personne parmi les grands médias. Ces communiqués de presse sont envoyés à plus de
8000 organes de presse tout autour du globe, tous lʼont vu. Tous savent qui je suis. Mais
il est clair quʼun ordre a été donné de ne pas avoir affaire avec moi. Et donc, non, rien
dans les grands médias.
DL : Et les médias grands publics dans dʼautres pays ? En Russie, en Chine, ou
ailleurs ?
FB : Très peu. En Grèce, jʼai donné une interview[2], mais cʼest la seule. Le
gouvernement US a probablement dit à ces médias de se tenir éloignés de Francis
Boyle. Mais vous savez, je ne suis pas payé pour les interviews, je ne suis pas en train
de perdre de lʼargent, je fais ça pour informer le public, pour essayer de faire sortir la
vérité. Les seuls à mʼinterviewer ont été des médias alternatifs comme le vôtre.
DL : Ce qui est étrange dans cette histoire dʼarmes biologiques génétiquement
modifiées, cʼest quʼil est difficile de prévoir là où elle va frapper. En supposant
que ce que vous dites est exact, comment peuvent-ils penser tenir ce virus
éloigné des USA ?
FB : Vous savez, M. Duncan est ici, aux USA. Il est le cas « zéro » [le premier en dehors
des USA – NdT]. Lʼinformation est déjà parue, selon laquelle le Département de la
Défense et le NIH ont un programme informatique qui simule tout ça, ils savent
exactement ce qui va se passer, en Afrique de lʼOuest, et maintenant en Espagne, à
cause de lʼinfirmière là-bas [apparemment guérie depuis – NdT], et ici aux USA à cause
de M. Duncan, puisque cʼest le cas « zéro », et donc la liste de ses contacts. Ils peuvent
insérer tout cela dans lʼordinateur et voir ce qui va se passer. Dans le New York
Times hier, il y avait un diagramme avec M. Duncan et tous ses contacts et leurs enfants,
et chacun dʼentre eux est surveillé. Sauf pour les 4000 personnes sur le bateau de
croisière. Ce qui pose la question : pourquoi nʼont-ils pas mis tous les gens du bateau en
quarantaine ? Au Nigéria, où ils disent avoir stoppé lʼépidémie…
DL : Jʼallais vous poser la question…
FB : …ils ont contacté tout le monde et les ont mis sous surveillance. Mais pas les 4000
personnes sur le paquebot de croisière, et ils ont tous été relâchés sur recommandation
du CDC, qui a dʼailleurs dit « il suffit dʼune période de quarantaine de 21 jours », et donc
tous les gens sur le paquebot ont été libérés. LʼOMS (Organisation mondiale de la santé)
a critiqué cette décision et dit quʼil faudrait une période de 42 jours de quarantaine. Et si
vous regardez les chiffres qui sont derrière les calculs de lʼOMS et qui ont abouti à cette
période de 42 jours, cʼest toujours avec un taux dʼefficacité de seulement 98% et un taux
de mortalité de 50%, et non de 70%, ce dernier taux indiquant quʼil semble bien sʼagir
dʼun virus manipulé génétiquement et qui est bien plus dangereux que lʼEbola dʼorigine.
Je ne suis pas sûr, mais il me semble que par sécurité, il faudrait parler de période de
quarantaine de 50 jours, et dʼailleurs tous ces chiffres du CDC ou de lʼOMS sont
simplement basés sur le rapport risque/coût, cʼest tout. Ils disent simplement que cʼest
moins couteux de laisser les gens partir après 21 jours, ou 42 jours, plutôt que de les
garder en quarantaine. Cʼest une analyse risque/coût (Cross-Benefit Analysis) au
détriment de nos vies. Peut-être que nous serons comme le Nigéria, mais la différence
entre le Nigéria et nous [aux USA] est que le Nigéria a retrouvé tous les contacts, alors
que nous avons laissé partir dans la nature 4000 personnes de ce paquebot, et avec ces
4000 personnes, ils ont simplement appliqué les protocoles du CDC qui nʼont
aucune valeur et sont très dangereux .
DL : Et bien sûr vous ne pouvez pas mettre en quarantaine toutes ces 4000
personnes ensemble, il faut les maintenir séparées les unes des autres, pour ne
pas quʼils se contaminent les uns les autres.
FB : Absolument. Ils auraient très bien pu les garder sur le bateau pendant 42 jours en
leur expliquant les raisons, avant de les relâcher.
DL : Vous faites le lien entre lʼOMS et le CDC en disant quʼils sont tous deux
coupables dans cette affaire, mais lʼOMS comprend de nombreux pays, il y a du
personnel venant de pays qui ne sont pas alignés avec les USA. Comment est-ce
que ça marche ?
FB : David, je ne me rappelle pas exactement les chiffres, mais lʼOMS est financée sur la
même base que lʼONU, puisque cʼest une organisation spécialisée.
DL: Oui, environ 25% par les USA
FB : En effet, environ 25%, plus le fait que nous devons des milliards de dollars à
lʼONU. Et celui qui paie les musiciens choisit la musique. Je ne sais pas à quel point
nous devons de lʼargent à lʼOMS, mais ils font ce quʼon leur demande de faire. Ils
peuvent à lʼoccasion essayer de révéler quelque chose, mais ils ne vont pas se dresser
contre nous. Toujours est-il que le CDC est trempé jusquʼau cou dans cette affaire, et ils
font du camouflage, nous ne pouvez pas croire un mot de ce quʼils disent.
DL : Ouah. Mais alors que devons-nous faire face à cette situation ? Vu que nous
ne pouvons pas faire confiance au gouvernement sur ce sujet ?
FB : Mon conseil est le suivant : heureusem*nt, selon la Constitution des États-Unis, la
Santé publique ne relève pas du gouvernement fédéral. Elle dépend des États, des
comtés, des villes, des communautés, des villages, des autorités sanitaires [locales]. Et
donc ces autorités sanitaires locales doivent sʼunir, et faire appel à des experts
indépendants qui nʼont jamais participé à aucune recherche dans le domaine des armes
biologiques pour le gouvernement américain, et partir de là, élaborer une stratégie pour
leurs communautés. Si vous lisez les médias grands publics, ils contactent tous ces
experts qui ont trempé dans des recherches en guerre biologique pour les USA.
DL : Oui, cʼest un peu comme demander à des généraux de nous parler des
guerres.
FB : Exactement. Cʼest la même chose. Vous ne pouvez accorder aucune confiance à ce
quʼils disent. Et donc, je pense quʼil y a vraiment quelque chose à faire, mais que cela
doit se passer au niveau local, dans les communautés et avec les autorités sanitaires.
Par exemple nous avons eu une crise ici à lʼuniversité de Droit. Les abrutis en charge de
lʼUniversité ont envoyé un juriste gouvernemental taiwanais. Et ils savaient que nous
avions affaire à la tuberculose. Jʼai découvert cela, et ai demandé que tout le monde
passe des tests, ils ont refusé, alors jʼai lancé lʼalerte. Et avec les autorités sanitaires et
tous ici, nous avons finalement obtenu que tout le monde passe les tests et nous avons
découvert que cinq personnes étaient infectées par la tuberculose. Heureusem*nt on a
pu les traiter et elles sʼen sont sorties. Sans cela, elles auraient développé la tuberculose,
qui est une maladie extrêmement contagieuse. Ce qui est sûr, cʼest qui faut travailler
avec les autorités sanitaires locales et des spécialistes qui nʼont jamais été impliqués
dans des travaux de guerre biologique pour le gouvernement des USA.
Malheureusem*nt nous avons 14 000 scientifiques qui participent à ces affreuses
recherches en armements biologiques pour le compte du gouvernement des USA, je les
appelle les « scientifiques de la Mort », et plus de 1500 laboratoires aux États-Unis qui
font ce type de recherche. Vous ne pouvez pas leur faire confiance.
DL : Combien de laboratoires ?
FB : 1500
DL : Mon Dieu. Alors que nous ne sommes pas censés en faire.
FB : Cʼest exact. Ce genre de travaux de recherche constitue un crime selon les termes
de la loi antiterroriste contre les armes biologiques que jʼai écrite, et nous avons dépensé
79 milliards de dollars depuis le 11 septembre 2001 dans ce domaine de recherche, ce
qui en dollar constant, représente le double de ce qui a été dépensé pour le projet
Manhattan pendant la Seconde Guerre mondiale pour développer la bombe atomique.
DL : Mais ils disaient que cʼest défensif.
FB : Oui, ils disaient que cʼest pour protéger le peuple américain de virus émergents
comme lʼEbola. Mais regardez autour de vous. Vous pouvez voir quʼils nʼont rien fait pour
protéger qui que ce soit.
DL : Sʼils travaillaient sur un vaccin depuis les années 80, ils devraient lʼavoir
maintenant, non ?
FB : Soit ils devraient lʼavoir, soit ils lʼont, et cʼest dans les tiroirs au fin fond du
laboratoire de Fort Detrick, mais ils ne nous le disent pas, et ils ne lʼont donné quʼaux
plus hauts dirigeants de notre gouvernement. Cʼest très similaire aux attaques à lʼanthrax
dʼoctobre 2001, et le fait que tout le monde à la Maison-Blanche prenait du Cipro
[antibiotique prévenant les effets de lʼanthrax – NdT]. Mais bon, je ne sais pas sʼils lʼont.
Soit nous avons le vaccin, soit tout cet argent a été dépensé en pure perte, soit (et ce
nʼest pas incompatible) ils lʼutilisent pour développer des armes biologiques. Faites votre
choix. Je dois vous laisser. Merci de lʼinvitation.
DL : Merci Francis dʼêtre venu si rapidement à notre antenne.
Traduction IlFattoQuotidiano.fr
Francis A. BOYLE est un professeur états-unien de renommée mondiale dans sa
spécialité, le droit international, quʼil pratique et dont il est un ardent défenseur. Il rédigea
la loi anti-terrorisme de 1989 sur les armes biochimiques, la législation américaine
mettant en application la Convention sur les armes biologiques de 1972. Titulaire par
lʼuniversité de Harvard de deux doctorats, un de Droit (Magna cum laude) et un en
Sciences politiques, il enseigne à lʼuniversité de lʼIllinois, à Champaigne.
(Source Editions Demi Lune)
Notes de la Rédaction :
A ce propos, il se trouve que Glenn Thomas, consultant de lʼOMS à Genève et
spécialiste du virus Ebola est mort en juillet dernier dans le crash du Vol Mh17 en
Ukraine, en même temps que 17 spécialistes du virus du SIDA qui se rendaient à un
conférence à Kuala Lumpur. Il est évidemment trop tôt pour en tirer des conclusions
hâtives, cʼest certainement un coup de malchance.
Lʼinterview de F.Boyle par la chaine grecque sera bientôt disponible en français sur ce
site